Analyse

Introduction

La science-fiction, plus que tout autre genre, permet de s’affranchir des barrières du possible, de partir d’une page blanche et d’imaginer une société dans ce qu’elle a de plus complexe (organisation, relations entre les Hommes, économie…). Ce n’est pas seulement une évasion pour le spectateur ou le lecteur, c’est aussi et surtout rendre un monde crédible et le questionner, ou amener à la questionner. Des auteurs comme Philip K. Dick ou Jodorowsky ont écrit des romans qui influencent encore aujourd’hui l’imaginaire d’écrivains et réalisateurs de film. Citons le film Blade Runner réalisé en 1982 par Ridley Scott, directement inspiré de Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? de K.Dick.

Ghost in the Shell (GITS) est une oeuvre majeure dans l’histoire de l’animation japonaise et de la science-fiction. Sorti en 1995, le film de Mamoru Oshii adapte le manga de Shirow Masamune sorti six ans plus tôt, sous un regard plus adulte et rempli de questionnements. Le film est considéré comme l’un des premiers film d’animation « pour adulte » avec Akira de Otomo, dans le sens où le scénario comporte des éléments politiques, et est difficile à suivre pour un public jeune. De plus, des scènes de violences ou de nudités peuvent apparaître à l’écran. C’est aussi la première fois qu’une oeuvre d’animation japonaise utilise des images générées par ordinateur, pour illustrer le récit. Ce film est donc, à la fois un scénario de science-fiction complexe et aussi une expérience visuelle novatrice.

Si l’on traduit le titre japonais du film (攻殻機動隊, Kōkaku kidōtai) en français on obtient « policiers anti-émeute en carapaces offensives ». La raison pour laquelle l’oeuvre s’appelle Ghost in the Shell à l’international vient du livre The Ghost in the Machine d’Arthur Koestler. Sorti en 1967, le livre fût traduit par Le Cheval dans la locomotive en France et critique la société et les théories de l’évolution comme le Darwinisme. L’auteur, ayant lu le livre et questionnant sans cesse l’univers de GITS, décida d’opter pour ce titre.

Aujourd’hui, certains réalisateurs évoquent l’influence qu’a eu le film sur leurs travaux. Pour réaliser la trilogie Matrix, les frères Wachowski ont avoué s’être librement inspirés de l’oeuvre d’Oshii. Il ont repris le générique avec les lettres codées en vert de GITS, la scène du marché qui est une copie de celle dans GITS, plan par plan. L’actrice Carrie-Anne Moss, a été choisie pour joué dans la trilogie pour sa ressemble à l’héroïne de GITS.

Pour le réalisateur américain James Cameron, il s’agit « du premier film d’animation pour adulte à atteindre ce niveau d’excellence, une oeuvre visionnaire ». Steven Spielberg confia que l’univers de GITS est l’un de ses préférés, et c’est pourquoi il tenait à financer, avec sa société de production DreamWorks, le prochain film GITS annoncé pour mars 2017.

Poster japonais

L’image que j’ai choisi d’analyser est le poster du film d’Oshii, qui accompagnait sa sortie au Japon et aux Etats-Unis en 1995. En France le poster et la pochette du DVD sont différentes des autres versions internationales. L’image fût certainement censurée ou jugée « peu attirante » pour le public européen. On l’a retrouvera un an plus tard sur le manga papier résumant le film avec les images du film, sorte de retranscription du film sur papier.

1 – Présentation du document

L’image fût probablement dessinée par les membres de l’équipe de dessinateurs du film, qui produisent un certain nombre d’images promotionnelles à la fin d’un projet et qu’ils envoient ensuite aux éditeurs qui se chargent de sélectionner celles qui auront le plus d’impact. En France les droits du film appartenait à Manga Video en 1995, avant d’être rachetés par Pathé.

L’image a donc d’abord été vue sur une affiche de différentes tailles et peut aujourd’hui être réimprimée par des indépendants qui mettent en vente sur Amazon ou eBay, des versions sous différentes tailles (28*43cm, 56*86cm, 69*102, A1, A2, A3…). Les posters originaux sont très rares, que ce soit aux Etats-Unis ou au Japon. En France, on peut encore se procurer le livre manga original, édité en 1996 avec cette image en couverture, et plus facilement encore, sa réédition de 2003.

L’oeuvre est sans aucun doute une figure du cyberpunk qui par définition est :

Un univers où le hacker et le rocker se rejoignent, d’un bouillon de culture où les tortillements des chaînes génétiques s’imbriquent. Il met souvent en scène un futur proche, avec une société technologiquement avancée. Les mondes cyberpunks sont empreints de violence et de pessimisme.

Ce sous genre de la science fiction est plus ciblé, plus centré sur l’univers, l’atmosphère où les sujets principaux sont l’intelligence artificielle, le piratage et les complots, qui peuvent provenir des politiciens ou de multinationales. Le futurisme est bien présent dans l’image avec en premier plan cette humanoïde dont les membres se détachent et laisse apparaitre le corps mécanique. De plus, les câbles qui l’attachent sont là pour rappeler le coté robotique de cette femme. L’arme qu’elle a en main vient appuyer la violence de l’affiche, sans parler de la posture qui interpelle.

2 – Description du document

L’image est plutôt simple, une femme robotisée est à genoux, nue, et tient une arme de guerre à la main. Elle est comme tenue par des câbles venant de la droite de l’image. L’humanoïde est de profil et regarde le spectateur, le visage neutre. Plus particulièrement, on y voit le personnage principale du film, Motoko Kusanagi, qui fait partie d’une unité d’élite qui lutte contre les pirates informatiques. Elle est d’ailleurs le Major de la section 9, composée de 9 membres, certains entièrement robotisés, d’autres 100% humains.

L’image n’apparaît à aucun moment du film, mais elle fait référence à deux séquences de celui-ci. Le début d’abord, quand on voit la construction du Major dans l’usine de production. Les membres s’attachent ensembles et s’emboîtent, par des procédés logiques ou iconiques. L’image rappelle aussi la fin du film, où Motoko essaye d’éviter les balles d’un tank militaire avancé et très précis. Elle se fait toucher à de nombreuses reprises, elle est nue et son corps se démembre aussi. L’affiche représente donc à la fois la naissance de l’héroïne et sa mise à mort présumée. C’est toute la vie et la personnalité du Major qui se trouve en une seul et même image. Voilà pourquoi cette image a autant d’impact.

Le corps nu d’abord interpelle. Pourquoi le dessinateur a-t-il décidé de la dessiner ainsi et non de dessiner un corps purement robotique ou en combinaison futuriste ? La raison je pense est assez simple : l’Homme s’identifie plus facilement à un humain. Les recherches actuelles en terme d’intelligence artificielle montre bien cela : pour que l’interactivité Homme – Machine se passe pour le mieux, le robot doit avoir un comportement humain. Malgré le fait que notre société soit robotisée on veut créer des robots qui ressemblent avant tout à l’Homme. Les expressions, les sons, l’attitude, les mouvements… tout doit s’approcher le plus possible de la nature, sinon l’Homme ne peut pas ressentir de compassion. Les robots ne sont pas d’abord construits pour répondre à une fonction, mais bien pour être « acceptés » par la société humaine. Un grille pain, est un grille pain, nous n’éprouvons pas de tristesse particulière à le voir tombé, cassé ou ouvert suite à une mauvaise chute. Les objets électroniques sont par définition seulement utiles. Mais dans le monde de GITS, où l’intelligence artificielle est tellement développée, il en est tout autre : les robots sont d’abord des représentants de l’humanité, et voir cette femme nue, attire forcément le regard, on reconnaît que c’est une femme et on peut éprouver de la compassion à la voir démembrée.

Pour les hommes, le réalisme du dessin peut aussi provoquer une certaine attirance, là aussi, voulue par le dessinateur. Ce désir qui peut subvenir au premier regard se trouve donc trompé quand on regarde l’oeuvre de plus près. C’est bien un robot que l’on voit et non une femme. Cela montre comment l’Homme ne peut se fier totalement à ce qu’il voit, un peu comme si on faisait croire que l’intelligence artificielle était une « âme » en soit, et que les robots sont donc bien « vivants ». Dans l’univers de GITS, les cyber cerveaux, possédant des nano-machines et courtcircuits, sont sujet à être piratés. La vision peut donc être manipulée. Il devient difficile de savoir si notre vie est bien réelle ou si elle n’est qu’une image générée par ordinateur.

Ensuite, on y voit toute une série de câbles de différentes couleurs, qui semblent alimenter ce robot. De couleur jaunes, rouges, et bleues, ils s’apparentent aux liquides présents dans le corps humain (sang, urine, liquide biliaire, eau). Là encore le robot renvoi à la figure humaine, dont les besoins vitaux sont presque communs, à ceci près que les robots n’ont pas de fonction pour traiter ces liquides, ou que cette fonction est différente. On essaye de rendre humain ce qui ne l’est pas, d’où ces câbles qui semblent presque contre nature, ou qui essayent d’imiter la nature.

Le Major semble être sous perfusion ou en train de subir une chimiothérapie. Vraisemblablement elle semble malade, en réparation. Ce n’est pas un robot sûr de lui et en pleine forme que l’on nous donne à voir, mais bel et bien un robot qui hésite, qui subit, et se questionne. Reflet d’une avancée technologique mal maitrisée, ou d’une société humaine malade ?

Elle n’est pas seulement attachée à ces câbles, ils sont comme vivants, ayant une emprise sur elle en l’empêchant de bouger ou de s’échapper. L’électricité est perçue comme moteur et comme énergie suprême sur la machine, et par analogie, sur l’Homme. Ce qui expliquerait la posture de soumission dans laquelle elle se trouve. Elle est en effet à genoux, les jambes écartées, bras et mains relâchés, la tête vers le haut, comme crispée. Elle semble fragile, et son seul moyen de défense est son arme, dont on doute qu’elle puisse réellement s’en servir, étant donné qu’elle semble ne pas pouvoir bouger avec tout ces câbles qui l’entourent. On peut y voir une métaphore de l’Homme soumis à la machine, de plus en plus visible dans notre société actuelle, avec Internet, les réseaux sociaux et les smartphones. Les jeunes surtout sont de plus en plus addict des nouvelles technologies et des moyens de communication. Sur notre smartphone, et ordinateur on y met toute notre vie privée, en passant par les photos de vacances, nos contacts et coordonnées, numéro de carte bancaire… La machine sait tout de nous et nous rend indépendant.

L’arme d’ailleurs, vise directement la nature humaine. Un robot n’a par définition, pas besoin d’une arme physique pour se défendre. Surtout dans l’univers de GITS où un piratage de cerveau suffit à arrêter une personne. Une arme est aussi une invention purement humaine.

Le fait qu’elle ne puisse pas bouger se voit aussi par son regard. Elle regarde en effet directement le spectateur, mais sans tourner la tête. Ce regard intrigue, comme si elle voulait nous dire « Regardez ce que vous avez fait ». Ce serait en quelque sorte la machine qui serait mécontente de sa condition humaine ou de ce que fait l’Homme dans la société. Nous sommes en tout cas responsables de la situation dans laquelle elle se trouve. Elle nous laisse penser : « Ne serait-elle pas plus heureuse en tant que robot purement fonctionnel ? Pourquoi me donner ce corps humain ? ». La machine semble mécontente de la société et de l’Homme qui devient, lui aussi, de plus en plus une machine. L’Homme responsable de sa propre automatisation ou de sa propre destruction. À force de rendre toute notre vie accessible virtuellement, ne risque-t-on pas de perdre le contrôle ? Cette confiance de l’Homme envers la technologie peut-il le mener à sa perte ?

L’affiche renvoie aussi la faute à l’Homme par la présence d’une portion de câble vers le bas à droite de l’image. On peut aisément imaginer que celui-ci est l’un des câble qui sont attachés au corps du Major. C’est un peu comme si nous, en tant que spectateur, on avait la source du branchement du câble ou qu’on peut interagir avec celui-ci. Se méfie-t-elle donc de nous ? Est-ce pour cela qu’elle porte une arme ? Avons-nous rompu la confiance entre l’Homme et la machine ?

Sur l’affiche japonaise certains titres se situent à la verticale. Un en rouge, les deux autres en gris et les trois sur un fond jaune pâle. Cette manière d’écrire traditionnelle (à la verticale) se nomme tategaki, et contraste avec le yokogaki, qui est une écriture à l’horizontale plus moderne, comme on peut le voir sous « Ghost in the Shell ». Cette utilisation du tategaki et le fait que les titres soient sur fond jaune rappelle des écrits anciens et viennent contraster avec l’aspect futuriste développé plus haut.

À sa sortie comme affiche aux Etats-Unis, l’image fût accompagnée du slogan « People loves machines in 2029 ». L’histoire de GITS se déroule en 2029, et le slogan est là pour appuyer ce flou entre l’Homme et la machine. Des couples « mixtes » sont totalement plausibles dans cet univers, voir même des couples machine – machine. La machine n’est pas sexuée à proprement parlé, hormis le design du corps mécanique qu’elle obtient et qu’elle peut aisément changer en transférant les données de son cerveau à un autre corps. D’ailleurs, si une machine décide de ne pas avoir de corps et de ne vivre que comme données sur un serveur, elle le peut aussi. D’où la question qui suit cette interprétation, qu’est-ce qu’une âme ? Les thématiques de la vie et de la mort peuvent aussi être amenées par ce propos.

Sur l’affiche française comme américaine, des questions sont directement posées au spectateur « Qui êtes-vous ? », « Qui s’est glissé dans mon corps mécanique et parle à mon âme ? ». Ces questions interpellent et questionnent avant même d’avoir vu le film. Elles « préparent » l’expérience qu’est le visionnage du film : des questions seront posées pendant le film, il faudra être à l’écoute et avoir une réflexion active. L’avancé technologique est responsable de nombreux maux écologiques : diminution de l’eau potable, fonte des glaces, déforestation, OGM etc. La plupart des problèmes écologiques sont dûs à des avancées technologiques importantes ou des besoins à l’échelle internationale. Derrière le regard du Major, il peut aussi se cacher un sens moralisateur. C’est la machine qui nous regarde et qui nous juge, et évidemment, ce jugement est plutôt négatif : rien ne va vraiment très bien dans notre société, la preuve en est avec sa posture et son corps ouvert.

Qu’est-ce qui différencie l’Homme de la machine ? Elle possède des liquides vitaux tout comme nous, a un corps qui nous ressemble, elle possède une source d’approvisation d’énergie, elle peut exprimer une émotion avec son regard. Et si elle aussi était naturelle, tout comme l’Homme l’est sur Terre ?

Il y a aussi comme une empreinte divine sur cette affiche. La lumière d’abord, qui vient du haut de l’image, marquant son ombre au sol. Elle lève aussi la tête vers le haut, comme si elle s’apprêtait à toucher les cieux ou à s’élever grâce aux câbles qui arrivent du haut et des côtés de l’image. Cette mystification est en partie dûe aux questionnements de l’univers de GITS : si la machine est humaine, qu’est-ce qu’un humain ? Cela pose les questions de l’existence d’une âme et d’un Dieu. La machine n’est pas censée en avoir une pourtant, si il y a bien une lumière divine, c’est qu’elle a bien une âme. L’affiche prend donc clairement partie : oui les robots sont bien des humains comme nous et possèdent une âme. Ce n’est pas l’Homme qui remplace Dieu, mais bien Dieu qui a remplacé l’Homme.

C’est par cette mystification que je pense d’abord que l’affiche se lit à la verticale, de haut en bas ou de bas en haut. Ce n’est que dans un second temps que l’oeil s’attarde sur les câbles de droite. C’est aussi justifié par l’utilisation du tategaki traditionnel qui se lit de haut en bas et qui masque les câbles à droite.

3 – Enjeux

Le dessinateur de l’affiche, et Shirow Masamune lui même, défendent là l’idée d’une femme, non pas égale ou supérieure à l’homme, mais comme un être fort qui a toute sa place dans la société. Beaucoup pensent que GITS renvoie une image de femme objet, ce qui aurait pu être le cas avec cette affiche. Certes, elle est présentée de manière très sensuelle mais il ne faut pas oublier que la femme est ici Major, sait se servir d’une arme et est un membre performant de l’équipe de la section 9.

L’auteur a toujours voulu défendre les femmes en leur donnant des responsabilités et la capacité de se battre. On peut citer AppleSeed du même auteur ou encore Alien de James Cameron, qui marqua son temps aussi grâce à cela.

C’est en 1989 qu’est publiée la première aventure du Major par Shirow Masamune. L’univers futuriste, basé sur internet et les réseaux a donc été imaginé dans les débuts d’Internet et des ordinateurs. En 1995, quand le film d’Oshii sort sur nos écrans, on a pu voir pour la première fois dans une animation, des images générées par ordinateur. Jusque là l’ordinateur était un outil utilisé pour d’autres domaines, notamment cinématographiques avec Tron de Steven Lisberger sorti en 1982. Cependant cela restait relativement nouveau et peu commun. On imaginait pas alors quelques années plus tard avoir la possibilités de « coloriser » les films d’animation grâce à cet outil et tout ce qu’apporte l’outil informatique aux arts graphiques en général. Aujourd’hui tout les studios d’animation japonais font appel à des effets informatiques pour quelques effets spéciaux, même le Studio Ghibli qui a comme marque de « fabrique » des films entièrement dessinées à la main utilise certains de ces procédés.

Dès le début, on se questionne sur l’ordinateur, les machines et plus particulièrement Internet. On imagine déjà, avant même leurs existences, des moyens de communication novateurs, mais on prend aussi conscience des risques de ce monde ouvert et ultra connecté. L’informatique induit forcément un risque, que ce soit en terme de fiabilité ou sécurité. Et si les prochains crimes ou attentats se feront uniquement via le web ? Dans GITS on ne pirate pas seulement vos données personnelles, c’est toute votre vie que l’on peut manier à souhait, vous contrôler totalement. Est-ce que l’on tend vers cela ? C’est possible et on le voit de plus en plus avec les objets connectés de plus en plus nombreux. On essaye de mettre de l’intelligence artificielle un peu partout (voiture autonome, drône… voir même des pots pour plantes ou verre d’eau connectés). Ce que dénonce GITS, ce sont les dangers d’une vie numérique / virtuelle trop présente.

C’est aussi un message d’alerte : la technologie avance trop vite et on ne prend pas le temps de la comprendre, de la maîtriser. GITS dit simplement que cette course peut mener l’Homme à sa perte. Ce sont les machines qui se posent les questions que tout humain devrait se poser si il vivait dans cet univers. Or l’humain est souvent perçu comme peu fiable, joueur, immoral, et pervers. C’est un monde sans espoir, et sans foi en la nature humaine. Or, pour éviter d’en arriver à ce monde où les machines sont plus humaines que les humains eux mêmes, il est nécessaire de poser les bases et les limites des technologies que l’on ne maîtrise pas.

Conclusion

Outre les nombreuses influences citées en introduction, on peut citer le collectif international Project 2501 qui fait référence au nom de code d’une intelligence artificielle dans le film. Ce collectif s’est donné pour mission de recréer la scène de création du cyborg avec une vraie actrice et des décors en images de synthèse.

Un collectif d’entreprises de hautes technologies (IBM, Docomo…) s’est donné pour mission de réaliser toutes les technologies présentes dans l’univers de GITS, avant l’année où se passe le récit. Elles se donnent donc jusqu’à l’an 2029 pour réaliser les systèmes d’hologrammes et autres nano-technologies du film. L’enjeux est de taille : l’entreprise pionnière reçoit un prix et peut se targuer de la découverte.

En décembre 2016, Mamoru Oshii a reçu une récompense : la Winsor McCay Award for lifetime achievement à la 44ème édition des Annie Awards. C’est une récompense internationale prestigieuse dont la cérémonie s’est tenue le 4 février 2017. Oshii devient l’un des rares réalisateurs d’animation japonaise à recevoir cette distinction, aux côtés de Hayao Miyazaki, Katsuhiro Otomo et Isao Takahata. Il est aussi l’un des rares japonais à avoir été nominé pour la Palme d’Or du festival de Cannes pour la sortie, en 2005, de Ghost in the Shell 2 : Innocence.